Meredith Preston McGhie

Meredith Preston McGhie a consacré plus de 20 ans à aborder le conflit et l’instabilité en Afrique et en Asie dans quelques-uns des contextes les plus difficiles. Qu’il s’agisse de son travail auprès des Nagas dans le nord-est de l’Inde et auprès des communautés autochtones à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar, ou de son soutien aux efforts de l’ONU au Kosovo, en Iraq du Nord et dans plusieurs pays africains, son travail a chevauché la négociation, la politique et la diplomatie de première ligne.

Elle est devenue la secrétaire générale du Centre mondial du pluralisme le 1er octobre 2019. Plus récemment, en tant que directrice régionale pour l’Afrique auprès du Centre pour le dialogue humanitaire, elle a supervisé des efforts de médiation et de dialogue complexes notamment au Nigeria, au Kenya, au Mozambique, au Soudan, en Somalie et au Soudan du Sud. Lors du Processus de dialogue et de réconciliation nationale du Kenya en 2007-08, elle a conseillé un groupe d’éminents Africains dirigés par feu Kofi Annan. Elle a contribué annuellement au Forum d’Oslo, un rassemblement d’experts et de décideurs politiques du monde entier en résolution de conflit, et elle enseigne la pratique de la médiation à l’échelle internationale.

Mme Preston McGhie a étudié l’histoire militaire et internationale à l’Université de la Colombie-Britannique avant de poursuivre des études supérieures en sécurité mondiale à l’Université Keele au Royaume-Uni.

La pandémie nous a tous affectés – mais de différentes manières

Ce qui se produit actuellement aux États-Unis – la violence policière contre les Afro-Américains et les protestations qui s’en suivent pour dénoncer des années et des années de racisme systémique – est une preuve de plus de l’existence – et de la persistance – de profondes lignes de fracture dans nos sociétés.

Ces événements, qui se déroulent dans le contexte de la COVID-19, soulignent le fait que nous ne sommes pas touchés de la même façon par la pandémie. Certains groupes affrontent les dangers du virus tout en composant avec les menaces continuelles de brutalité policière, des taux d’incarcération disproportionnés, l’échec des systèmes judiciaires à résoudre le racisme systémique et ainsi de suite.

Lorsque nous étudions les personnes les plus susceptibles d’être victimes d’inégalité et d’exclusion structurelles dans la société, y compris de violence étatique, nous observons une forte corrélation avec d’autres marqueurs de la différence, dont la race, l’ethnie, la langue, l’indigénéité, la religion, la classe, le genre, l’âge, l’orientation sexuelle et ainsi de suite.

C’est la même chose avec la pandémie. Les personnes les plus vulnérables au risque de contracter le coronavirus et d’y succomber font partie des mêmes groupes ayant subi une exclusion systémique au cours de l’histoire. De plus, ces groupes risquent d’être les plus touchés à long terme par les impacts sociaux et économiques de la pandémie.

Ces fractures dans nos sociétés datent d’avant la COVID-19, mais la pandémie les a amplifiées. Alors que nous nous tournons vers le rétablissement, avec les établissements et les économies qui planifient leur réouverture, nous devons agir pour résoudre les inégalités sous-jacentes dans le monde.

Bâtir un avenir où personne n’est laissé pour compte

Pour nous remettre de la pandémie et pour « reconstruire en mieux », nous avons besoin de solutions fondées sur le pluralisme. Le pluralisme est une éthique de respect de la diversité. Dans une société pluraliste, la dignité de chaque personne est reconnue et tout le monde a un sentiment d’appartenance. Bâtir des sociétés inclusives qui respectent la diversité requiert des réponses institutionnelles (le « matériel » du pluralisme) et des changements comportementaux (le « logiciel » du pluralisme).

Bâtir un avenir fondé sur le pluralisme exige que nous déterminions avec honnêteté qui nos sociétés ont laissé tomber. Qui a été inclus dans la société en tant que membre participatif à part entière et qui a été exclu des mêmes avantages? Qui avons-nous idéalisé en tant que citoyen désirable et qui avons-nous rejeté? Pourquoi ces préjugés existent-ils?

Il sera nécessaire de confronter les vérités malaisantes et les angles morts sociétaux quant aux laissés pour compte, mais également de considérer quelles leçons sur l’empathie et la connexion peuvent orienter le changement.

Le pluralisme et la pandémie

Pour éclairer les efforts de rétablissement, la nouvelle initiative numérique du Centre mondial du pluralisme, Le pluralisme et la pandémie, présente une série d’analyses et de conversations sur les impacts de la pandémie selon la perspective du pluralisme.

Nous invitons des contributeurs (enseignants, artisans de la paix, dirigeants d’entreprise, etc.) à réfléchir aux enjeux d’équité et d’exclusion qui ont été révélés ou exacerbés par la pandémie dans leur champ de pratique et d’aborder les leçons qu’ils en tirent pour leur travail.

Nos thèmes s’élargiront au fil du temps, mais notre objectif général restera le même. Nous cherchons à créer du contenu qui poussera les individus et les sociétés à réimaginer l’éducation, la gouvernance, l’économie et les services sociaux. Le Centre espère que des systèmes plus résilients émergeront, fondés sur les principes du respect, de l’empathie et de la confiance.

Les événements qui se sont produits dans la dernière semaine soulignent à quel point ce travail est plus urgent que jamais. Avec la pandémie, ce travail est désormais plus urgent que jamais. Nous devons tenir des conversations difficiles, mais nécessaires, dans tous les échelons de la société : autour de la table à dîner, dans nos communautés et à l’échelle nationale et mondiale. La pandémie a renforcé le fait que nous vivons dans une société mondiale – ce qui arrive à une société nous affecte tous. Par conséquent, chaque individu a la responsabilité de devenir un défenseur du pluralisme.

Alors que nous bâtissons un monde nouveau, nous devons faire en sorte qu’il soit meilleur qu’il ne l’a jamais été.

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