Témoigner du changement dans les sociétés diversifiées

La politique majoritaire au Sri Lanka :
les causes de l’échec du pluralisme


Date de parution: avril 2017

Neil DeVotta

Neil DeVotta est professeur agrégé de politique et d’affaires internationales à l’Université Wake Forest. Ses intérêts de recherche englobent la sécurité et la politique de l’Asie du Sud, l’ethnicité et le nationalisme, la résolution de conflit ethnique ainsi que la transition et la consolidation démocratiques. Il est l’auteur de Blowback: Linguistic Nationalism, Institutional Decay, and Ethnic Conflict in Sri Lanka (2004) et rédacteur en chef des ouvrages Understanding Contemporary India, 2e édition (2010) et An Introduction to South Asian Politics (2016). Il a été conseiller pour de nombreuses organisations, incluant l’Agence américaine pour le développement international et Bertelsmann Stiftung.

Sous le régime colonial britannique, la minorité tamoule de ce qui est maintenant le Sri Lanka jouissait d’une condition privilégiée comparativement à la majorité cinghalaise. Après l’indépendance, les politiciens cinghalais ont utilisé leurs nouveaux pouvoirs en tant que majorité pour résoudre l’inégalité généralisée en refusant aux Tamouls des droits équitables en matière de langue et de citoyenneté. Cette exclusion systématique de l’État sri lankais a fini par déclencher une guerre civile qui a duré plus de 20 ans. Pour remédier aux désavantages de la majorité, les premiers gouvernements ont créé de nouveaux systèmes d’exclusion qui favorisaient désormais la majorité. Quels ont été les moments charnières qui ont poussé le Sri Lanka vers l’exclusion plutôt que vers une citoyenneté plus inclusive à la fin de l’époque coloniale? Comment les concepts d’appartenance à la nation ont-ils motivé ces décisions?