Justice pour tous : Lancement canadien du rapport du Groupe de travail sur la Justice

Justice pour tous : Lancement canadien du rapport du Groupe de travail sur la Justice

Le 30 mai 2019, le Centre, en partenariat avec le Groupe de travail sur la justice et le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), a tenu le lancement canadien du plus récent rapport du Groupe de travail intitulé Justice pour tous.

S’appuyant sur des recherches menées par des organisations et des spécialistes mondiaux au premier plan de la justice, ce rapport fournit une première estimation des lacunes en matière de justice dans le monde. En outre, il préconise le passage d’un modèle où rares sont ceux qui bénéficient de la justice à un modèle qui engendre des améliorations quantifiables en matière de justice pour tous.

Les résultats du rapport sont stupéfiants, suscitent la réflexion et offrent un point de départ à la discussion. Parmi les résultats les plus importants :

  • Au moins 235 millions de personnes vivent dans d’extrêmes conditions d’injustice (y compris l’esclavage, l’apatridie et des taux élevés d’insécurité physique).
  • 1,5 milliard de personnes ne peuvent résoudre leurs problèmes d’injustice.
  • 4,5 milliards de personnes sont exclues des possibilités offertes par la loi, y compris plus d’un milliard de personnes qui n’ont aucune identité ou reconnaissance légale.

​Un public de plus de 90 personnes s’est réuni au Centre pour assister à une discussion sur les implications du rapport et sur les prochaines étapes cruciales à entreprendre pour donner vie à ses recommandations. Après un mot d’ouverture de Nathalie Drouin, sous-ministre canadienne de la Justice, et un message vidéo de German Garavano, ministre de la Justice et des Droits de la personne de l’Argentine, les principaux résultats du rapport ont été présentés par Allyson Maynard-Gibson, ancienne ministre de la Justice des Bahamas et membre actuelle du Groupe de travail sur la justice. Mary Robinson, première femme à présider la République d’Irlande et présidente des Elders, a ensuite présenté quelques réflexions initiales sur le rapport et sur les réalités actuelles des lacunes en matière de justice dans le monde.

Après ces présentations, un panel composé de Mary Robinson, Marieke Wierda et Eleanor Thompson a abordé comment les problèmes et les solutions soulevés dans le rapport croisent des enjeux comme le pluralisme et les Objectifs de développement durable (ODD). Toutes les panélistes ont souligné qu’il est important de comprendre les liens solides entre les 17 ODD. Sans une justice accrue, le monde ne sera pas capable de mettre un terme à la pauvreté, de réduire les inégalités, d’atteindre en premier lieu les personnes les plus laissées pour compte, de créer les conditions propices à la prospérité partagée et durable, ou de promouvoir la paix et l’inclusion. Comme l’a expliqué Mary Robinson, « à moins d’aborder la justice, nous ne pourrons d’aucune manière réaliser les [ODD]. La justice est désormais un concept central. »

Le panel a également insisté sur le fait que la participation civique et une approche axée sur les gens étaient cruciales à toutes les étapes, et que l’avancement de l’inclusion et de l’accès à la justice ne pouvait être remis entre les mains du gouvernement seulement. Les défis entourant l’accès à la justice ne sont pas équitablement distribués. Certains groupes, y compris les femmes, les enfants et les populations vulnérables souffrent de la justice de façon disproportionnée. Afin d’aborder leurs défis, leurs voix doivent être entendues, leurs besoins et leurs désirs doivent être bien compris et respectés, et leur contribution et leur participation doivent être activement recherchées. Réaliser la justice pour tous est un processus d’inclusion qui contribue simultanément au renforcement du pluralisme.

Après la discussion entre experts, les panélistes ont répondu à des questions du public, soulignant les réponses novatrices aux défis de l’injustice dans le monde et de la part de différents échelons de la société. L’événement s’est conclu en reconnaissant la difficile route devant nous et en faisant preuve d’optimisme devant les partenariats et aux collaborations entre les gouvernants, les sociétés civiles et les citoyens engagés qui peuvent efficacement aborder ces enjeux et grandement diminuer quelques-uns des résultats sombres qui ont inspiré la création du rapport.

Conférenciers

Mary Robinson

Ancienne présidente de la République d'Irlande, Président des Elders

Nathalie Drouin

Sous-ministre de la Justice et sous-procureure générale du Canada

German Garavano

Ministre de la Justice et des Droits de la personne de l'Argentine, Coprésident du Groupe de travail sur la justice

Allyson Maynard-Gibson

Ancienne procureure générale et ministre de la Justice des Bahamas, membre du Groupe de travail sur la justice

Eleanor Thompson

Avocate, Namati

Marieke Wierda

Coordonatrice de la règle de droit, ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas

Arjan de Haan

Directeur du programme Économies inclusives, CRDI

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