Le Centre participe à l’EUROCLIO—la 25e Conférence annuelle de l’Association européen des enseignants d’histoire

25e Conférence annuelle de l’EUROCLIO

Du 22 au 26 avril 2018, le personnel du Centre a participé à l’EUROCLIO – la 25e Conférence annuelle de l’Association européenne des enseignants d’histoire à Marseille, en France. Sous le thème « Dialogues méditerranéens : enseigner l’histoire au-delà de nos frontières », la conférence a rassemblé environ 200 personnes, y compris des enseignants d’histoire et de citoyenneté, des éducateurs, des membres d’organisations de la société civile et des décideurs politiques de plus de 40 pays, pour discuter de l’enseignement de l’histoire de la Méditerranée de part et d’autre de celle-ci. Tout au long de la conférence, le personnel du Centre a rencontré des enseignants d’histoire de l’Europe et de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), et a participé à leurs séances sur les défis et les occasions qu’ils rencontrent dans leurs salles de classe et dans leurs établissements pédagogiques.

Le personnel a participé à l’Atelier du groupe mondial de spécialistes, une séance à huis-clos comptant 25 spécialistes internationaux qui ont conçu des ressources pédagogiques transfrontalières. Les participants comptaient des enseignants d’histoire et des rédacteurs de manuels de divers lieux géographiques où l’enseignement de l’histoire d’une frontière à l’autre s’est avéré très difficile, notamment dans les Balkans, en Inde et au Pakistan, en Israël et en Palestine, à Chypre, en Allemagne et en Pologne et en Asie du Nord-Est (Japon, Chine et Corée du Sud). La séance était axée sur le potentiel de l’enseignement de l’histoire en tant qu’important outil de réconciliation dans diverses régions géographiques en situation d’après-conflit. En outre, elle a souligné plusieurs des défis clés que rencontrent les enseignants d’histoire dans ces contextes. Les questions soulevées comprenaient : Comment les enseignants peuvent-ils contrer le « récit ennemi » qui existe dans divers pays à l’égard des pays voisins (p. ex., au Pakistan et en Inde)? Comment les éducateurs peuvent-ils chercher à aborder le passé lorsque la réconciliation est un défi de taille étant donné que le conflit du pays est si récent (p. ex., les Balkans)? Comment les enseignants peuvent-ils passer à une pédagogie plus axée sur les étudiants, qui encourage la pensée critique et le débat? Les participants ont partagé des suggestions en abordant ce qui a le mieux fonctionné dans leurs contextes respectifs et à quel point il est important d’adopter une approche fondée sur de multiples perspectives dans l’enseignement de l’histoire.

 

 

Le dernier jour de la conférence, le personnel du Centre, en partenariat avec le personnel de l’EUROCLIO, a offert un atelier d’une heure et demie intitulé « Discussion du World Café : entrevoir l’histoire et la mémoire à travers l’optique du pluralisme ». Après une présentation sur le pluralisme par le personnel du Centre et sur son travail sur l’histoire et la mémoire, environ cinquante participants ont travaillé en petits groupes pour répondre aux questions suivantes : Quels sont les signes qui indiquent qu’une société aborde l’histoire et la mémoire de manière inclusive ou exclusive? Que peuvent concrètement faire les enseignants d’histoire pour s’assurer que l’histoire est enseignée de manière à relier plutôt qu’à diviser? Comment les enseignants d’histoire de différents côtés de la Méditerranée peuvent-ils travailler ensemble pour favoriser leur compréhension mutuelle? Les participants ont partagé des exemples de leurs propres contextes variés allant de l’Europe à la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Les thèmes qui ont émergé comprenaient l’importance et la difficulté de la réconciliation et de la justice pour les griefs historiques; la controverse sur le fait de rebaptiser ou de supprimer des monuments, des statues et des rues (p. ex., la statue de Cecil Rhodes à l’Université d’Oxford); comment les enseignants d’histoire sont parfois capables d’enseigner au-delà du programme et des manuels dans des systèmes où ils ont plus de flexibilité et d’autonomie; ainsi que comment transmettre l’enseignement de l’histoire dans des pays et des régions où de nombreuses versions différentes – et souvent contradictoires – sont enseignées aux différents groupes.